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13/12/2009

Les voiliers de guerre et de combat


   Ils ont disparu au milieu du dix-neuvième siècle, à part quelques petites unités (avisos, garde-côtes, par exemple.
    Trop petits, trop lents et trop fragiles, ils ont laissé progressivement la place à des navires à propulsion mixte (voile et vapeur), puis à des navires à vapeur, trop lourds pour être propulsés par des voiles : les cuirassés, par exemple.)
     Petit à petit, l'approvisionnement en combustible a cessé de devenir un problème, grâce à l'apparition de bateaux ravitailleurs (qui sont, eux, restés plus longtemps des voiliers : il n'aurait pas été logique qu'ils consomment une partie importante du charbon transporté).
     Un des navires représentatifs de la fin des bateaux de guerre à voiles est le cuirassé HMS Warrior, visible à Portsmouth (photo ci-dessous) : gros et lourd navire déjà, puissamment voilé, mais équipé de machines qui lui permettent des performances aussi importantes qu'à la voile. La propulsion de ce navire n'aurait servi qu'à faire route, mais jamais lors des combats. Mais ce cuirassé n'a jamais eu à combattre, l'Angleterre ayant enfin fait la paix avec la France (c'était l'entente cordiale). C'était un peu, à l'époque, l'équivalent des forces de dissuasion nucléaires actuelles. Cependant, HMS Warrior a inspiré l'évolution des puissants navires de la première, puis de la deuxième guerre mondiale. Ils ont eu, eux, des effets terriblement destructeurs.


       Avant ce "monstre", les navires de guerre étaient en bois ; les plus gros combattaient en se suivant "à la queue-leu-leu" : c'est pourquoi on parlait de bâtiments de ligne. 2 lignes ennemies suivaient des trajectoires plus ou moins parallèles, ou s'écartant, ou se rapprochant, de façon stratégique. Il s'agissait alors de détruire l'ennemi à coups de canons, généralement tirés par bordées (tous les canons d'un même côté tirant en même temps). Très peu orientables, voire pas du tout, les gros canons étaient complètement inefficaces contre un objectif qui n'était pas par le travers. Seuls les petits canons (caronades) situés sur le pont supérieur étaient orientables, mais avec une portée et une force de destruction limitées.

       Les plus grands navires, les vaisseaux de premier rang comme le Victory (également musée à Portsmouth), étaient armés d'une centaine de canons répartis sur 3 ponts. Ces canons étaient classés selon la taille des boulets projetés (de 12 à 32 livres). La voilure était celle d'un trois-mâts carré, beaucoup moins divisée que celle d'un trois-mâts du 20 ème siècle ; sa manœuvre nécessitait un très grand nombre de gabiers, car il fallait, en plus, régler toutes les voiles en même temps. Ci-dessous, une photo du Victory à Portsmouth, en 2002.

      Le navire-école italien Amerigo Vespucci a une silhouette qui rappelle beaucoup les vaisseaux du 19 ème siècle, dont il ne reste plus un seul exemplaire ; il a été construit en 1931, en acier, selon des méthodes évidemment plus modernes qu'un siècle auparavant.
        Gréées en 3 mâts carrés comme les vaisseaux, les frégates étaient plus fines et les canons étaient répartis sur un seul pont.Le trois-mâts américain Rose est un bel exemple de frégate.L' Hermione est la frégate la plus récente.

L' Étoile du Roy, ex  Grand Turk est la réplique d'une frégate anglaise de 1841.
Encore plus petites, les corvettes étaient également gréées de 3 phares carrés. La belle petite frégate russe Shtandart, réplique de celle conçue par le Tsar Pierre Le Grand, pourrait plutôt être considérée comme une corvette.
On notera que les grades actuels des officiers de marine sont encore basés sur ces types de navires : capitaine de vaisseau, de frégate, de corvette.

Plus petits encore, les bricks n'avaient que 2 mâts, gréés de phares carrés. Le brick-école Royalist est construit sur le modèle des bricks de guerre (mais ses superstructures sont celles d'un navire-école).
Les goélettes de guerre étaient rapides et plus maniables que les gros bateaux. Elles étaient utilisées comme courriers, bateaux de liaison et bateaux de surveillance (garde-côtes, avisos). C'est le cas de La Recouvrance, réplique d'un aviso utilisé pour traquer les navires négriers.

HMS Pickle était un courrier qui s'est rendu célèbre à Trafalgar en rapportant en Angleterre l'annonce de la victoire, et de la mort de l'amiral Nelson. La photo ci-dessous représente Elena-Maria-Barbera, une des répliques de cette goélette construite à Petrovadodsk (Russie) en 1995. Devenue anglaise et rebaptisée Sting, la goélette fait partie d'une série de 5 voiliers presque identiques.

Quant aux Baltimore Clippers, dont la réplique est Pride of Baltimore, ils osaient s'attaquer à des bateaux anglais beaucoup plus gros qu'eux, lors de la guerre d'Indépendance.

Enfin, on ne peut pas évoquer les navires de combat en oubliant les corsaires, qui pratiquaient (leur nom l'indique) la guerre de course, en poursuivant et en capturant le navire ennemi. Celui-ci était coulé lorsqu'il ne présentait pas d'intérêt, ou récupéré avec sa cargaison . Les corsaires avaient évidemment des bateaux plus rapides que la moyenne : frégates, corvettes, goélettes et cotres. Le dernier navire de Robert Surcouf était un cotre à hunier nommé Le Renard : sa réplique est aujourd'hui l'emblème naviguant de la ville de Saint-Malo. Les unités corsaires étaient parfois des bateaux construits par eux, parfois des navires capturés.

Les pirates avaient à peu près les mêmes techniques que le corsaires. Mais ils étaient hors-la-loi partout, alors que les corsaires avaient la protection du souverain de leur pays, où ils étaient riches et honorés. Mais ils pouvaient très bien être considérés comme pirates par le pays ennemi...

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