Les voiliers de commerce au long-cours : les transports de marchandises.
Les longs-courriers étaient de grands navires capables d'affronter n'importe quel type de temps (en principe, car beaucoup d'entre eux ont fait naufrage).
Les "rois" de ces longs-courriers étaient les cap-horniers, ainsi nommés car ils affrontaient le cap le plus dur de la planète, le Cap-Horn. Ils effectuaient de grandes navigations autour de la planète, au départ de l'Europe ou de l'est de l'Amérique du Nord, en suivant les vents dominants dans l'hémisphère sud, donc d'ouest en est. Ils commerçaient avec l'Australie, pour le transport du blé ou avec la côte ouest de l'Amérique du Sud : du Chili et du Pérou, ils rapportaient des nitrates, pour l'armement (explosifs) et l'agriculture (engrais). Certains allaient en Californie, où leurs équipages les abandonnaient (Ah, la fièvre de l'or !).
Tous les cap-horniers ne suivaient pas les vents dominants dans le sens favorable : certains, surtout ceux qui allaient sur la côte ouest de l'Amérique, osaient affronter le Cap-Horn dans le mauvais sens. Avec un peu de chance cela passait, mais certains bateaux ont mis des semaines à passer de l'Atlantique dans le Pacifique...
Les équipages des longs-courriers étaient généralement d'excellents marins, capables de mener leur navire vite et bien, en effectifs réduits. Mais il arrivait que les armateurs aient du mal à trouver des équipages compétents et bien formés, surtout lors de la ruée vers l'or. Ils recrutaient alors n'importe qui, avec des méthodes douteuses. Enlevés ivres-morts dans des tavernes, ces pauvres gens (parfois aussi des voyous) appelés shangaïés se retrouvaient à bord sans rien connaître du fonctionnement complexe d'un grand voilier : Ils devaient alors être commandés par des méthodes plus ou moins discutables, le capitaine étant "maître à bord après Dieu".
Mais, quand l'équipage était bon, ces navires réussissaient des performances qui n'ont été dépassées que par les navires de course modernes des 40 dernières années. Rendons hommage à ces coureurs au large : même s'ils ne transportent plus rien, ils naviguent dans le même esprit que les marins du 19ème et du 20 ème siècle; le but étant toujours d'aller le plus vite possible, tout en ramenant le bateau en bon état. Car rien ne sert d'aller vite si c'est pour faire naufrage...
Les cap-horniers étaient souvent des quatre-mâts.Le Sedov (ancien Magdalene Vinnen) et le Kruzenshtern (ancien Padua) en sont de bons exemples, qui naviguent encore.
Certains étaient des trois-mâts, carrés ou barques ; aucun n'est plus en état de naviguer.
Tous ces navires mesuraient entre 80 m et 110 m de long environ.
D'autres longs-courriers allaient chercher la laine en Australie ou le thé en Chine et au Japon : matériaux légers et de valeur, transportés par des trois-mâts rapides de 50 m à 80 m. les clippers. Cutty-Sark en est un bel exemple, conservé comme musée à Londres. Stad Amsterdam et Cisne Branco sont de superbes répliques de clippers, construites en Hollande. Une autre réplique, Paulista, a failli être construite à Douarnenez mais le projet n'a pas abouti, par manque d'argent.
Plus petits étaient généralement les cargos transatlantiques. Un des plus beaux exemples qui naviguent encore est le Belem, qualifié d'Antillais car il commerçait avec les Antilles ; mais il allait aussi au Brésil.
A noter que tous ces navires ont été précédés, du quinzième au dix-huitième siècle, par des navires d'exploration, qui étaient fortement armés, vus les dangers qu'ils étaient amenés à rencontrer : marines ennemies, corsaires, pirates, etc... Des répliques de ces bateaux ont été construites : les caravelles de Christophe Colomb, The Matthew de Johan Cabot, le galion Golden Hinde, l'Endeavour de James Cook, ou encore le Bounty (aujourd'hui disparu)
Une fois explorées, certaines régions du monde étaient reliées à l'Europe par des lignes commerciales plus ou moins régulières : c'était le cas de l'Amérique du Nord et de l'Extrême-Orient, avec plusieurs "compagnies des Indes" (néerlandaise et française, notamment). le Batavia et l'Amsterdam sont de belles répliques de vaisseaux de la compagnie des Indes néerlandaise (V. O. C) du 17 ème et du 18 ème siècle. Le Prins Willim en était un autre ; il a été détruit en 2009 par un incendie. Le Zeven Provincien est en construction à Lelystad (nouveau projet, le précédent ayant été raté) et le Delft à Rotterdam
Il s'agissait en même temps de puissants navires de guerre car leurs chargements attiraient bien des convoitises ; et ils participaient aux guerres de colonisation. Leurs ennemis étaient non seulement les peuples qui défendaient leur indépendance, mais aussi tous les pays occidentaux avides de conquêtes. Entre Néerlandais, Anglais, Français, Espagnols, Portugais, la lutte était âpre et les guerres fréquentes ! Sans oublier les inévitables pirates, pour qui ces lourds galions et vaisseaux étaient des proies faciles s'ils n'étaient pas assez armés.
Les longs-courriers ont été remplacés par des cargos à machines à vapeur alternatives, puis à turbines à vapeur, puis à moteur diesel. Dans un premier temps, à la fin du 19ème siècle, la faible autonomie en combustible (charbon) et en eau douce des vapeurs rendait encore la voile compétitive. les voiliers étaient même nettement plus rapides dans la brise ; mais, évidemment, ils étaient handicapés dans les calmes, notamment dans les anticyclones (Açores, Sainte-Hélène) et dans le pot-au-noir. Et puis, l'autonomie des bateaux motorisés, leur faible coût en main d'œuvre (pas besoin de gabiers) et en gréement (plus besoin de gréement courant, très sensible à l'usure ; gréement dormant réduit, voire nul) ont rendu les voiliers moins intéressants pour les armateurs, de moins en moins rentables.
La taille et la complexité des longs-courriers les rendaient difficiles à les reconvertir en bateaux motorisés ; de plus, leurs formes fines leur donnaient une capacité beaucoup plus faible que les vapeurs rondouillards : les grands voiliers ont donc totalement disparu, à l'exception de ceux qui ont eu la chance d'être reconvertis en voiliers-école.
Les longs-courriers étaient de grands navires capables d'affronter n'importe quel type de temps (en principe, car beaucoup d'entre eux ont fait naufrage).
Les "rois" de ces longs-courriers étaient les cap-horniers, ainsi nommés car ils affrontaient le cap le plus dur de la planète, le Cap-Horn. Ils effectuaient de grandes navigations autour de la planète, au départ de l'Europe ou de l'est de l'Amérique du Nord, en suivant les vents dominants dans l'hémisphère sud, donc d'ouest en est. Ils commerçaient avec l'Australie, pour le transport du blé ou avec la côte ouest de l'Amérique du Sud : du Chili et du Pérou, ils rapportaient des nitrates, pour l'armement (explosifs) et l'agriculture (engrais). Certains allaient en Californie, où leurs équipages les abandonnaient (Ah, la fièvre de l'or !).
Tous les cap-horniers ne suivaient pas les vents dominants dans le sens favorable : certains, surtout ceux qui allaient sur la côte ouest de l'Amérique, osaient affronter le Cap-Horn dans le mauvais sens. Avec un peu de chance cela passait, mais certains bateaux ont mis des semaines à passer de l'Atlantique dans le Pacifique...
Les équipages des longs-courriers étaient généralement d'excellents marins, capables de mener leur navire vite et bien, en effectifs réduits. Mais il arrivait que les armateurs aient du mal à trouver des équipages compétents et bien formés, surtout lors de la ruée vers l'or. Ils recrutaient alors n'importe qui, avec des méthodes douteuses. Enlevés ivres-morts dans des tavernes, ces pauvres gens (parfois aussi des voyous) appelés shangaïés se retrouvaient à bord sans rien connaître du fonctionnement complexe d'un grand voilier : Ils devaient alors être commandés par des méthodes plus ou moins discutables, le capitaine étant "maître à bord après Dieu".
Mais, quand l'équipage était bon, ces navires réussissaient des performances qui n'ont été dépassées que par les navires de course modernes des 40 dernières années. Rendons hommage à ces coureurs au large : même s'ils ne transportent plus rien, ils naviguent dans le même esprit que les marins du 19ème et du 20 ème siècle; le but étant toujours d'aller le plus vite possible, tout en ramenant le bateau en bon état. Car rien ne sert d'aller vite si c'est pour faire naufrage...
Les cap-horniers étaient souvent des quatre-mâts.Le Sedov (ancien Magdalene Vinnen) et le Kruzenshtern (ancien Padua) en sont de bons exemples, qui naviguent encore.
Certains étaient des trois-mâts, carrés ou barques ; aucun n'est plus en état de naviguer.
Tous ces navires mesuraient entre 80 m et 110 m de long environ.
D'autres longs-courriers allaient chercher la laine en Australie ou le thé en Chine et au Japon : matériaux légers et de valeur, transportés par des trois-mâts rapides de 50 m à 80 m. les clippers. Cutty-Sark en est un bel exemple, conservé comme musée à Londres. Stad Amsterdam et Cisne Branco sont de superbes répliques de clippers, construites en Hollande. Une autre réplique, Paulista, a failli être construite à Douarnenez mais le projet n'a pas abouti, par manque d'argent.
Plus petits étaient généralement les cargos transatlantiques. Un des plus beaux exemples qui naviguent encore est le Belem, qualifié d'Antillais car il commerçait avec les Antilles ; mais il allait aussi au Brésil.
A noter que tous ces navires ont été précédés, du quinzième au dix-huitième siècle, par des navires d'exploration, qui étaient fortement armés, vus les dangers qu'ils étaient amenés à rencontrer : marines ennemies, corsaires, pirates, etc... Des répliques de ces bateaux ont été construites : les caravelles de Christophe Colomb, The Matthew de Johan Cabot, le galion Golden Hinde, l'Endeavour de James Cook, ou encore le Bounty (aujourd'hui disparu)
Une fois explorées, certaines régions du monde étaient reliées à l'Europe par des lignes commerciales plus ou moins régulières : c'était le cas de l'Amérique du Nord et de l'Extrême-Orient, avec plusieurs "compagnies des Indes" (néerlandaise et française, notamment). le Batavia et l'Amsterdam sont de belles répliques de vaisseaux de la compagnie des Indes néerlandaise (V. O. C) du 17 ème et du 18 ème siècle. Le Prins Willim en était un autre ; il a été détruit en 2009 par un incendie. Le Zeven Provincien est en construction à Lelystad (nouveau projet, le précédent ayant été raté) et le Delft à Rotterdam
Il s'agissait en même temps de puissants navires de guerre car leurs chargements attiraient bien des convoitises ; et ils participaient aux guerres de colonisation. Leurs ennemis étaient non seulement les peuples qui défendaient leur indépendance, mais aussi tous les pays occidentaux avides de conquêtes. Entre Néerlandais, Anglais, Français, Espagnols, Portugais, la lutte était âpre et les guerres fréquentes ! Sans oublier les inévitables pirates, pour qui ces lourds galions et vaisseaux étaient des proies faciles s'ils n'étaient pas assez armés.
Les longs-courriers ont été remplacés par des cargos à machines à vapeur alternatives, puis à turbines à vapeur, puis à moteur diesel. Dans un premier temps, à la fin du 19ème siècle, la faible autonomie en combustible (charbon) et en eau douce des vapeurs rendait encore la voile compétitive. les voiliers étaient même nettement plus rapides dans la brise ; mais, évidemment, ils étaient handicapés dans les calmes, notamment dans les anticyclones (Açores, Sainte-Hélène) et dans le pot-au-noir. Et puis, l'autonomie des bateaux motorisés, leur faible coût en main d'œuvre (pas besoin de gabiers) et en gréement (plus besoin de gréement courant, très sensible à l'usure ; gréement dormant réduit, voire nul) ont rendu les voiliers moins intéressants pour les armateurs, de moins en moins rentables.
La taille et la complexité des longs-courriers les rendaient difficiles à les reconvertir en bateaux motorisés ; de plus, leurs formes fines leur donnaient une capacité beaucoup plus faible que les vapeurs rondouillards : les grands voiliers ont donc totalement disparu, à l'exception de ceux qui ont eu la chance d'être reconvertis en voiliers-école.
culture-boat.com aime l'histoire de ces navires qui ont fait rêver des générations de marins et.....de terriens.....
RépondreSupprimerChaque traversée était réellement une aventure hors du commun et pourtant il ne s'agissait que d'amener Hommes et marchandises à bon port. Il faut que l'on s'en souvienne et qu'on le rappelle aux jeunes générations !!! Les Commandants de navires ne se permettaient pas les fantaisies criminelles....